
3,2 %
La Presse — Au deuxième trimestre 2025, le produit intérieur brut (PIB) tunisien a progressé de 3,2 % en glissement annuel, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INS). Corrigée des variations saisonnières, cette performance traduit une nette accélération par rapport au trimestre précédent (+1,6 %), portant la croissance du premier semestre à 2,4 %. Le secteur agricole a enregistré une hausse remarquable de 9,8 % de sa valeur ajoutée par rapport à la même période en 2024.
Cette performance, alimentée par une amélioration des récoltes et une relance des filières stratégiques, a contribué à 0,84 point de croissance.
L’industrie a progressé de 3,4 %. Les industries manufacturières affichent une croissance de 3,9 %, tandis que la production minière connaît un bond spectaculaire de 39,5 %, reflétant une relance dans l’extraction des ressources naturelles. Les activités énergétiques (+10,1 %), ainsi que l’eau (+9,6 %) et l’assainissement (+7,7 %) renforcent ce redressement.
Le bâtiment et les travaux publics, longtemps en difficulté, enregistrent également une reprise significative de 9,6 %. Les services poursuivent leur expansion à un rythme plus modéré (+1,9 %). Le transport (+3,0 %) et l’hôtellerie-restauration (+7,0 %) tirent cette progression, bénéficiant de la hausse de la demande intérieure (+3,3 %). En revanche, le commerce extérieur continue de peser sur l’activité. Si les exportations progressent de 9,6 %, les importations augmentent de 8,9 %, entraînant une contribution nette négative de –0,43 point au PIB. Globalement, la croissance de 3,2 % reflète une reprise équilibrée, reposant à la fois sur l’agriculture, l’industrie et la demande intérieure, malgré la persistance des déséquilibres commerciaux.
15,3 %
Selon l’INS, le chômage a légèrement reculé en Tunisie au deuxième trimestre 2025. Le nombre total de chômeurs s’établit à 651,1 mille personnes, contre 664,5 mille au premier trimestre, soit une baisse de 13,4 mille individus. Le taux du chômage national diminue ainsi de 15,7 % à 15,3 %.
Cette amélioration bénéficie principalement aux hommes, dont le taux de chômage passe de 13,6 % à 12,6 %. En revanche, la situation se dégrade pour les femmes, avec un taux en hausse à 20,9 %, contre 20,3 % trois mois plus tôt. La population active a progressé pour atteindre 4,26 millions de personnes, contre 4,233 millions au trimestre précédent, soit 26,5 mille individus supplémentaires. Elle se compose de 2,9 millions d’hommes (68,1 %) et 1,36 million de femmes (31,9 %). Malgré cette hausse, le taux d’activité a légèrement reculé, passant de 46,4 % à 46,2 % de la population en âge de travailler (15 ans et plus). Chez les jeunes de 15 à 24 ans, le chômage reste particulièrement préoccupant, même s’il affiche un léger repli : 36,8 %, contre 37,7 % au premier trimestre.
Dans le détail, il atteint 36,4 % chez les jeunes hommes et 37,8 % chez les jeunes femmes. La situation des diplômés universitaires s’assombrit : leur taux de chômage grimpe à 24,0 %, après 23,5 % au trimestre précédent. Là encore, l’écart entre hommes et femmes demeure marqué : 14,2 % pour les hommes diplômés contre 31,3 % pour les femmes. Ce recul global du chômage à 15,3 % masque donc des disparités persistantes, notamment selon le genre, l’âge et le niveau de qualification.
9
La Chine est devenue en 2025 le premier fournisseur de la Tunisie, dépassant l’Italie et la France dans le classement de ses partenaires commerciaux. Selon les derniers chiffres disponibles, sa part dans les importations totales a atteint 13 % au cours des sept premiers mois de l’année, contre 12 % pour l’Italie et 11 % pour la France.
Ce basculement marque un changement par rapport à 2024, où l’Italie occupait encore la première place avec 9,7 milliards de dinars de biens exportés vers la Tunisie, devant la Chine (9,2 milliards). En 2025, les importations tunisiennes en provenance de Chine ont bondi de 37,2 %, alors que celles de l’Italie ont légèrement reculé (–0,7 %) et celles de la France progressé de 12,7 %.
Malgré ce dynamisme, Pékin reste le premier contributeur au déficit commercial tunisien, et de loin. Globalement, les importations ont atteint 48,88 milliards de dinars (14,38 milliards d’euros) entre janvier et juillet, contre 36,97 milliards pour les exportations. Le déficit commercial s’est creusé à 11,90 milliards de dinars (3,60 milliards d’euros), tandis que le taux de couverture a reculé à 75,6 %.
L’Union européenne conserve néanmoins un rôle central dans le commerce tunisien, représentant 44,2 % des importations. L’Allemagne se distingue avec une hausse de 10,3 %, confirmant la diversification des approvisionnements en provenance du continent européen. La montée en puissance de la Chine reflète ainsi une évolution rapide des équilibres commerciaux, accentuant à la fois les opportunités d’approvisionnement et la dépendance croissante de la Tunisie vis-à-vis du marché chinois.